Processus électoral en RDC : la CENCO s'interroge

08/02/2017

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

La Conférence épiscopale congolaise (CENCO) a pu faire l’état des lieux du suivi de l’Accord du 31 décembre avec ses partenaires. Certains défis demeurent.

Mgr Marcel Utembi, Président de la CENCO, l’Abbé Donatien Nshole, premier secrétaire-général adjoint et porte-parole de la CENCO et Père Clément Makiobo, secrétaire général de la Commission Justice et Paix de RD Congo, étaient tous trois présents ce matin aux côtés de leurs partenaires belges et européens, Axelle Fischer (Commission Justice et Paix Belgique) et Donatella Rostagno (Réseau européen pour l’Afrique Centrale - EurAc).

Alors que l’application de l’Accord politique  qui a finalement été signé le 31 décembre dernier peine encore à voir le jour, le décès de l’opposant historique Étienne Tshisekedi mercredi 1er février à momentanément immobilisé la poursuite des concertations. Dans ce contexte, la CENCO tient absolument à ce que les « arrangements particuliers » qui permettent l’application de l’Accord puissent aboutir rapidement et qu’un Premier Ministre issu de l’opposition puisse être désigné. Pour Axelle Fischer, le défi démocratique est primordial : « la population congolaise a salué l’Accord du 31 décembre, elle est bien consciente que ce qui se cache derrière ces négociations, c’est la paix du pays et de la région tout entière ». Chaque composante a aujourd’hui la responsabilité de rester loyale aux engagements de la St Sylvestre et de s’engager dans une dynamique proactive à cet égard.

Des interrogations demeurent

La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) s’est lancée dans des opérations d’enrôlement des électeurs en vue de réviser le fichier électoral, région par région. Si celle-ci entame sa deuxième province (Katanga), la CENCO a d’ores et déjà pu observer certaines lacunes dans le travail réalisé. Dans la région du Nord-Ubangi, c’est plus de 40% des femmes qui n’ont pas été enregistrées. Des interrogations se posent donc quant aux moyens financiers mis à disposition par le gouvernement, ainsi que la stratégie établie par la CENI. Pour Mgr Marcel Utembi, les difficultés logistiques et financières ne doivent pas servir d’excuse dans l’organisation des élections : « Les obstacles objectifs peuvent être potentiellement acceptés par la population, mais il faut absolument que chacun soit d’une bonne foi totale pour que la situation reste sereine ». L’Église, quant à elle, s’est engagée à former quelques 6000 observateurs citoyens d’ici les prochaines élections, la moitié de ce chiffre étant déjà atteint à ce jour.

Des positionnements forts sont attendus

La CENCO a tenu à remercier la Belgique, la France et l’Union européenne pour le rôle de veille et de soutien que ces institutions ont pu développer jusqu’à présent. Cette attention particulière doit se maintenir, car elle représente un facteur non négligeable dans la construction démocratique congolaise. « Malgré certaines mesures de décrispation, trop de personnes restent emprisonnées pour leurs engagements politiques » affirme Donatella Rostagno, « seule une relation intense, un dialogue politique fort permettra d’assurer le respect des droits humains en RD Congo ».

 

Contact Commission Justice et Paix Belgique: Timur Uluç – 0472/21.60.90 // Timur.uluc@justicepaix.be  

Contact EurAc: Julie Capoulade – 0499/81.01.77 // Julie.capoulade@eurac-network.org 

Plus d’infos sur www.justicepaix.be & www.eurac-network.org