L'UE ne peut pas continuer à fermer les yeux sur la situation politique et sécuritaire préoccupante en RD Congo, plus de sanctions sont nécessaires

26/02/2018

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Le dimanche 25 février 2018, pour la troisième fois en deux mois à peine, les Congolais sont descendus dans les rues de Kinshasa, Kisangani, Goma, Mbadanka, Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Bukavu, Kananga et Beni, Butembo ou Kikwit en République Démocratique du Congo (RDC), avec une participation toujours croissante, pour exiger le respect de l'Accord de la Saint-Sylvestre signé en décembre 2016 et pour demander que le Président Joseph Kabila quitte le pouvoir. Et pour la troisième fois en deux mois, la répression violente par le régime de ces manifestations pacifiques organisées par le Comité Laïc de Coordination (CLC) a fait plusieurs morts, des dizaines de blessés et, le CLC et la MONUSCO dénombrent plus d’une centaine d’arrestations. Et encore une fois, le gouvernement congolais a coupé internet et les services téléphoniques à travers le pays.

En réaction à cela, EurAc et ses 38 organisations membres européennes continuent de dénoncer sans relâche l'apathie et la résignation dans lesquelles se trouve l'Union européenne (UE), incapable d'agir concrètement et fermement pour dénoncer un régime congolais qui ne respecte aucun engagement. EurAc réitère ses appels à l'UE afin qu’elle prenne rapidement des mesures fortes et concrètes et dépassent les déclarations vides et faibles. Les sanctions ciblées déjà appliquées par l'UE à l’encontre de seize personnalités congolaises responsables de graves violations de droits humains ne concernent qu'un nombre restreint de personnes mais épargnent encore le cercle des proches de Joseph Kabila ainsi que les responsables des récents abus des droits humains perpétrés actuellement dans le pays. En outre, l'UE ne parle pas d'une seule voix : certains États membres semblent poursuivre leurs propres objectifs dictés par leurs intérêts économiques et géostratégiques propres.

Par conséquent, en soutien à la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), le CLC et tous les acteurs de la société civile congolaise et les mouvements citoyens, EurAc exhorte l'UE et ses Etats membres à étendre les sanctions ciblées déjà imposées à de nouveaux individus, plus proches du cercle restreint du président Kabila, responsables des graves violations de droits humains commises à travers le pays, y compris les récents actes de violence perpétrés lors des manifestations des 31 décembre 2017, 21 janvier et 25 février 2018 et/ou des entraves au processus démocratique et à une solution consensuelle et pacifique de la crise. En termes de droits humains, nous demandons que des pressions soient exercées sur l'État congolais pour la libération immédiate et inconditionnelle de tous ceux détenus arbitrairement suite aux manifestations de décembre 2017, janvier et février 2018, y compris les nombreux militants des mouvements pro-démocratie Filimbi et Lutte pour le Changement (Lucha). Enfin, la mise en place d'enquêtes véritablement indépendantes sur les violences des 25 février et 21 janvier 2018 et du 31 décembre 2017, ainsi que celles des mois de septembre et décembre 2016, est essentielle pour établir la responsabilité individuelle des auteurs des violences et rendre justice aux victimes et à leurs familles.

L'Union européenne a aujourd'hui toutes les cartes en main pour agir efficacement et défendre les valeurs sur lesquelles elle repose.

 

 

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Julie Capoulade - Chargée de communication et de plaidoyer - EurAc

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